La Dépêche en sud Aveyron

16.10.04

Edition du samedi 16 octobre

Société. La brigrade anticriminalité a été installée hier après une prise record de cannabis.

La BAC démarre sur les chapeaux de roue

Hier après-midi en sous-préfecture, la brigade anticriminalité (BAC) de Millau a officiellement été installée. Une installation colorée de satisfaction puisque la veille, elle a réussi une prise de 3,8 kg de résine de cannabis, transportés par un jeune homme au moment de son interpellation (lire page 22). « C’est la plus grosse prise depuis le début de l’année », a confirmé le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP), Paul Agostini, présent hier à Millau.
Le commandant Poulichot, chef de la circonscription de police de Millau (Millau et Creissels) s’est félicité de la création d’une BAC à Millau. Le commissaire a présenté ses collaborateurs avec lesquels il a constitué ce nouveau service et les six fonctionnaires qui le composeront. Ces derniers – tous volontaires pour intégrer la BAC – ont des profils et des origines diverses mais sont tous très expérimentés. Plusieurs viennent de la brigade de nuit, d’autres d’unité de CRS.
« Il y a quelques semaines, nous avions présenté de nouveaux arrivants. Ces renforts d’effectifs ont permis, par redéploiement interne, ont permis la création de la BAC qui est spécialisée dans la lutte contre la délinquance », explique Paul Agostini. Créées à la suite en 1991 dans le prolongement des brigades de service nocturne (BSN), les BAC sont originales dans leur formation puisqu’elles sont issues du corps de policiers en tenue qui opèrent en civil et en voiture banalisée.
Tonfa et flashball
Comme nombre de ses homologues, la BAC de Millau travaillera « en soirée et la nuit. » « Une des difficultés de la BAC et de concilier l’efficacité de la police, ce qui suppose de la discrétion ; et la nécessaire reconnaissance pour être bien compris du public et éviter tout quiproquo lors des interventions », souligne M. Agostini, précisant « qui dit BAC dit plus de contrôle et plus de surveillance. » « On demande donc plus de compréhension de la part du public », indique le DDSP, qui précise par ailleurs que les fonctionnaires de la BAC recevront une formation Gestes techniques professionnels en intervention (GTPI) et seront bientôt dotés, en complément du bâton Tonfa de flashball.
« La BAC est un outil qui a fait ses preuves. Occuper le terrain pour faire pression sur la délinquance dans des conditions pas faciles, cela demande de faire preuve d’une main de fer dans un gant de velours », résumait le procureur de la République. « La BAC doit contribuer à sécuriser la ville tout en ne donnant pas aux habitants que c’est une pression trop forte », poursuit Jean-Philippe Récappé., précisant que « les Millavois ne doivent pas s’offusquer d’être contrôlés la nuit. » Se félicitant de l’arrivée de la BAC, « aboutissement d’un travail de conviction par la voie politique et administrative », le sous-préfet Planes a formulé le vœu que la BAC permette « une hausse du taux d’élucidation des faits constatés. »
Philippe Rioux

Godfrain, les dealers et les voitures de luxe
Se réjouissant de l’arrivée de la BAC, mais aussi du sonomètre cofinancé par la Ville et l’État, le député-maire de Millau a voulu « élargir le débat. » Estimant qu’il y avait d’autres acteurs de la sécurité que la police ou la gendarmerie, Jacques Godfrain a interpellé les services fiscaux pour qu’ils accentuent leurs contrôles sur les délinquants et plus particulièrement les dealers. Je n’ai pas l'impression que les trafiquants de drogue soient inquiétés sur leurs biens. Ils roulent en voiture de luxe, habitent dans des villas grâce à leur activité », a déploré M. odfrain, invitant les services fiscaux à agir plus avant.

Education. Rentrée optimale et projets pour les lycées.

Jean-Vigo en pôles position

Consignes du rectorat, réponse aux syndicats, aux établissements privés si prompt à communiquer ou envie légitime de faire partager les projets présents et à venir?Il y a sans doute un peu de tout cela dans la démarche, inédite, de Christian Dasi, proviseur du lycée Jean-Vigo, qui a cette semaine rencontré la presse pour évoquer la rentrée et les perspectives de son établissement. « C’est la meilleure rentrée que je vois depuis 7-8 ans », se réjouit M. Dasi. Une satisfaction corroborée par de bons chiffres : 600 élèves en enseignement général avec une hausse significative en 2nde, en 1re ES (une classe de plus) et en classes de BTS. Au lycée professionnel, 380 élèves sont inscrits après des « bons recrutements » (sauf en CAP restauration), notamment pour le CAP conducteurs d’engins (50demandes pour 8 place). Côté professeur, au lycée général, tous les postes (une soixantaine) ont été pourvus. « Chose exceptionnelle, ils sont tous titulaires.C’est une volonté du rectorat », se réjouit M. Dasi. Le lycée professionnel compte pour sa part une cinquantaine d’enseignants. Pour Christian Dasi, ces effectifs confortés ou en hausse permettent d’aborder en confiance l’avenir. Un avenir que le proviseur entend articuler en grands pôles pour le lycée professionnel (non encore labellisé lycée des métiers) : restauration, tertiaire et, surtout, BTP. Plusieurs projets sont dans les tuyaux « d’ici les deux ans à venir.» Un bac pro « Étude, organisation et gestion des chantiers (EOGC) » prolongera le très couru BEP Techniques de l’architecture et de l’habitat, mais également le CAP conducteur d’engin et le BEP bois et matériaux associés. M. Dasi évoque également « dans les 3 ans » un BEP et un bac pro Travaux publics. Plus rapidement, le proviseur annonce pour la rentrée 2005 la création d’une section européenne Anglais. Côté lycée d’enseignement général, M. Dasi souhaite voir se créer une licence professionnelle tournée vers la gestion des ressources humaines, qui fera suite aux deux BTS. Une section européenne Anglais renforcé est à l’ordre du jour. Enfin, le lycée général poursuivra ses activités phares (atelier scientifique et technique, options cinéma et théâtre).
Ph. R.

Fête de la Science. A la Maladrerie, jusqu’à demain.

Le seul météomobile de France est à Millau

Au village des sciences, installé sur les terrains de la Maladrerie depuis mardi dernier pour célébrer la 13e Fête de la science, lorsque les regards des visiteurs croisent le camion de Météo France, ils se sentent comme en terrain connu. Car l’activité des scientifiques qui y travaillent trouve un débouché concret pour le grand public, tous les jours lors des bulletins météo à la radio ou à la télévision. Pour autant la question « Comment ça marche? » reste de mise. Grâce au météomobile, Météo France peut apporter la réponse.
« Le météomobile est un camion qui embarque toute l’instrumentation d’une station météo nécessaire aux prévisionnistes. C’est le seul qui existe en France et il a été installé pour la semaine à Millau », explique Jean Marchionini, directeur départemental de Météo France. Ce dernier n’a pas eu trop de mal à coller au thème retenu cette année par le village régional : les ponts. En effet, Météo France a directement participé à l’édification du viaduc de Millau. « Nous avons participé au études préliminaire. Pendant sept ans, nous avons développé des outils particuliers pour effectuer des études climatologiques à Millau, etc. Puis, nous sommes intervenus tout au long du chantier pendant lequel nous avons fourni une assistance météo », poursuit le directeur, qui indique que Météo France est actuellement en négociation avec la Compagnie Eiffage du viaduc de Millau (CEVM) pour assurer une « assistance météo à l’exploitation », après la mise en service de l’ouvrage, prévue le 17 décembre.
À l’intérieur – très étroit – du météomobile, Pascal Le Moins, prévisionniste reçoit le grand public et les scolaires qui découvrent une instrumentation sophistiquée. « Tout est opérationnel. Nous recevons en direct les images satellites et radar. On pourrait faire une prévision d’ici », explique le spécialiste, qui indique que le météomobile est mobilisé chaque année sur de grands événements sportifs comme le Tour de France ou le tournoi Roland-Garros.
Philippe Rioux
> Demain : Micropolis. La cité des insectes vient de sortir un superbe ouvrage pédagogique.

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Président de la chambre de métiers

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